Décrire un cigare entre force, corps et saveurs…

Quand un amateur passionné parle de cigares, il emploie souvent beaucoup de termes spécifiques. Nous pouvons citer en exemple quelque chose comme : « corps moyen, avec des notes de toast et de cuir. Un peu de force, mais pas accablante. Cigare décent pour bricoler dans la cour ».
Voilà une description qui peut paraitre un peu floue pour certains…

Comme pour le vin, le chocolat, les huiles ou encore certains fromages l’analyse sensorielle d’un cigare est un plaisir que certains amateurs aiment pratiquer dans le but de partager, communiquer et décrire au mieux des sensations perçues lors de la dégustation d’une vitole.

Il faut cependant bien prendre en compte, que lorsqu’un amateur parle d’un cigare, en partageant les sensations perçues en bouche, au nez ou même en palpant le cigare, il souhaite partager ses connaissances d’un produit qui le passionne : il souhaite vous plonger dans son univers…

degustation cigare
Maîtriser le vocabulaire pour décrire un cigare, le déguster…

Le force d’un cigare

C’est la puissance d’un cigare. Vous prenez une bouffée et vous vous dites « Wow, c’est très puissant » C’est la force. Aussi, si vous ressentez une légère indisposition, vous fumez probablement un cigare trop « fort » pour vous.
Il faut savoir que l’on peut déjà avoir un avis dans le cadre d’une dégustation d’un cigare à l’aveugle sur sa force, sa puissance, en l’observant, mais également en sentant à cru… En effet avant même de l’avoir allumé, vous pouvez déjà observer la couleur de la cape du cigare. Vous pourrez parfois observer des capes claro ou au contraire des capes annonçant des cigares plus puissants comme les capes maduro. Enfin vous pouvez également comme cité plus haut avoir un aperçu sur l’expression du cigare à cru en le sentant simplement avant de l’allumer. Votre mémoire olfactive sera alors mise à l’épreuve et vous permettra de trouver vos repères au fur et à mesure de vos dégustations parmi les cigares plus légers ou plus puissants en fonction de l’expression de votre cigare à cru et de l’expérience que vous aurez eu à force de sentir les différentes expression à cru des cigares dégustés.

Corps

Parler du corps du cigare en dégustation permet soit de décrire la taille du module de votre cigare lorsque l’on commence à l’observer, ce qui va influencer le goût de votre cigare, son tirage, ou soit parler de sa dégustation en bouche. En effet comme pour le vin, nous pouvons parler du corps d’un cigare en cherchant à décrire au mieux l’impression que nous laisse la fumée du cigare en bouche.

Pour décrire dans un sens logique un cigare au niveau de son corps, il est bien de commencer à décrire son tirage, est il facile, difficile, correct ? Continuons ensuite à décrire les éléments agressifs de la fumée si il y a lieu : piquant, cuisant, râpeux, acre… En effet ses sensations tactiles peuvent apparaitre dans la gorges dans le cadre de cigares trop puissant ou en fin de dégustation si le cigare a été fumé trop rapidement et la combustion s’est faite rapidement.

C’est donc le moment de parler de la combustion du cigare : est elle régulière, irrégulière, en cône, difficile…? Donc voilà les éléments qui englobent généralement le terme de corps lorsque l’on décrit un cigare.

Place au goût, à la saveur

Il faut savoir que bien souvent les dégustateurs confondent goût, saveurs et arômes d’un cigare en bouche.

Donc si parlons réellement de la saveur ou du goût d’un cigare en bouche, nous devrions donc uniquement décrire les saveurs, sucrés, acides ou amères qu’un cigare peut procurer ou éventuellement les sensations tactiles décrites plus haut comme parfois le côté acre, piquant ou râpeux laissé en bouche ou dans la gorge… Mais bien souvent les amateurs de cigares lorsqu’il parlent de goût ou saveurs vont également citer les arômes que le cigare laisse en bouche… Hors le goût et les arômes n’ont rien à voir… le goût se passe en bouche, sur votre langue alors que les arômes sont détectés par votre bulbe olfactif au niveau du nez ou en réto-olfaction…

Enfin bref, parlons néanmoins des arômes que l’on croise dans certains cigares qui peuvent être : des arômes de fleur, d’épices, de terre, de foin, de miel, de torréfaction, de cacao, de toasts, avec parfois un côté végétal… Certains cigares puissants peuvent également laisser apparaitre des notes vanillées ou parfois musquées.

Si nous voulons être complet dans cet article, il faut surtout bien noter que la dégustation d’un cigare en bouche se fait en répétant ses étapes 3 fois :

  • au premier tiers du cigare,
  • au deuxième tiers
  • et enfin au troisième tiers…

Il faut également toujours penser à bien conclure en faisant une synthèse de toutes ces informations en jugeant plus globalement cette fois de l’équilibre du cigare en lui donnant parfois une note sur 10, 20 ou 100.

Donc finalement la dégustation d’un cigare…

Comme vous l’aurez compris au travers de cet article, le vocabulaire pour décrire un cigare n’est finalement qu’une histoire de routine, d’habitude à prendre et de structure lors de la dégustation de vos meilleures vitoles…

Dans cet article nous voulions surtout évoquer le côté vocabulaire de la dégustation, c’est pourquoi nous consacreront un prochain article à la dégustation du cigare à travers une méthode plus structurée. En effet ici une bonne partie de la méthode de l’analyse sensorielle du cigare est évoquée sans structure bien précise. C’est pourquoi un prochain document vous donnera donc bien la chronologie de cette analyse sensorielle du cigare…

Si à chaque dégustation vous prenez le temps de décrire au mieux ses différents éléments de votre cigare, vous finirez par vous constituer une mémoire visuelle, olfactive et gustative qui vous permettra de décrire vos cigares de plus en plus facilement avec un vocabulaire de plus en plus précis…

Partagez cet article...Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someone

Une pensée sur “Décrire un cigare entre force, corps et saveurs…”

  1. Cet article est très intéressant. Et la tecnhique de « dégazage » du cigare je l’utilise en fonction du cigare que je fume, et du nombre de fois que je peux, occasionnellement, le rallumer.
    Mais, règle générale, il n’y a pas de « dégazage » avec les cigares haut de gamme, surtout les cubains.

    Quand je fume des Cohiba, Partagas, Monte Cristo, ou Roméo & Juliette, pas besoin de « dégazage », même chose pour certains cigare de la République Dominicaine (exemple:Davidoff)…

    Gilles Petel

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.